Personnalisation d’un wagon porte-essieux sur base
R.E.E.
Amis modélistes bonjour,
En ce début d’année, j’ai décidé de créer cette
nouvelle rubrique et de partager avec vous des recettes afin d’améliorer nos petits
plats.
Avant-propos
Au hasard d’un lot, j’ai acquis deux wagons plats R.E.E.
marqués M.T. affectés comme porte essieux. Eh bien, qu'à cela ne tienne…
Objectif
Autant la réalisation de R.E.E. est très aboutie,
autant l’aspect plastique satiné ne l’est pas. D’où l’idée d’une « petite reprise
cosmétique ».
Photo 01 (Version
originale du wagon /photo source Maurienne train)
Photo 02 (Ma
version après quelques petites améliorations…)
Photo 03 (…et
les deux « spécimens » mise en scène sur le réseau)
Matériel nécessaire :
·
2 x Plat OCEM
29 de chez REE Réf. WB134
·
Essieux HORNBY
(x8)
·
Un bout de
chaine
·
Un clou
·
Le reste d’un
tréteau
·
Le classique
matériel du modéliste.
Démontage et préparation des wagons.
Ayant
deux spécimens en ma possession, ils vont tous deux bénéficier de ce petit
« lifting ». Au final, leur différence se fera sur leur teinte
respective mais surtout par le nombre d’essieux transportés et les accessoires embarqués.
Au niveau préparation, celle-ci reste la même, à
savoir :
1. Démontage avant peinture
2. Préparation de la surface avant peinture
3. Mise en peinture des sabots freins et des
suspensions à lame.
4. Le rendu du fond plat
5. La reprise en peinture des cales et patine de
l’ensemble
6. La touche finale sur le fond plat
1.
Démontage
avant peinture
J’ai
décidé de retirer les essieux déjà brunis, qui se libèrent par un simple écartement
des « fausses » boites à roulement. Ceci permettra la reprise en
peinture des sabots de frein et des suspensions à lame en toute sérénité.
Photo 04 (Après
démontage des essieux, on peut apprécier …)
Photo 05 (…les
détails et surtout …)
Photo 06 (…leur
accessibilité pour les traiter en peinture)
2.
Préparation
avant peinture
Photo 07 (Aspect
du fond du wagon,
version « sortie de boite »)
version « sortie de boite »)
Comme
énoncé plus haut, le bâti est réalisé sur la base d’un plastique
trop……plastique à mon goût.
Afin de rattraper cet aspect, j’ai commencé par dépolir
le fond et les bords intérieurs, à l’aide d’un stylo à mine en fibres de verre. Pour
ceux qui me connaissent, vous savez que cette opération permet d’obtenir une
meilleure tenue de la peinture à l’application et une surface plus perméable à
la terre à décor.
Photo 08 (Aspect
après traitement
au stylo à mine en fibre de verre)
au stylo à mine en fibre de verre)
Je n’ai évidemment pas retenu cette
technique trop agressive, sur les bords extérieurs du wagon, couverts de typographiques
et autres immatriculations. Un simple travail à la terre à décor, après un bon
dégraissage suffira.
De
tout façon, que ce soit peinture ou terre à décor « même combat », le
support doit être propre. Donc brosse à dent combinée à du produit vaisselle et séchage.
Je tiens à souligner la qualité des marquages qui n’ont absolument pas « bougés »
lors de cette opération. Je pense que R.E.E. recouvre ces wagons d’un voile de verni.
3.
Mise en
peinture des sabots freins et des suspensions à lame.
A part les essieux, les seules mécaniques visibles
sont les freins, la suspension à lame et les boites à roulement.
La couleur que j’ai retenue est du Humbrol N°178
« British Scarlet ». La mise en peinture n’est pas une difficulté en
soit, mais demande d’être précis.
Une
fois les deux couches appliquées, la couleur vous semblera un peu vive, voir
criarde. Mais, après un brossage à la terre à décor, la peinture devient mate
tout en gardant le contraste recherché, entre les différents organes traités et
les deux essieux brunis.
Photo 09
(Détail du contraste entre les sabots de frein,
les suspensions, les boites à roulement et les essieux brunis…
les suspensions, les boites à roulement et les essieux brunis…
Photo 10 (…après
passage en peinture
et la finition à la terre à décor)
et la finition à la terre à décor)
Le rendu des boites à roulement.
Elles
seront travaillées en finale avec la partie extérieure du wagon.
4.
Le rendu du
fond plat
Il est constitué de quelques cales et surtout d’un
plancher. Mes recherches sur sa couleur, vont du blanc gris cérusé, en passant
par des marrons foncés presque chocolat, marron plus clair avec de larges
taches noires, via des nuances de rouge brique.
Arbitrairement, j’ai donc décidé qu’une teinte
bois clair tâchée de graisse ferait parfaitement l’affaire.
Quant aux cales, je leur ai choisi des teintes plus
claires afin de les discerner par rapport au fond plat plus patinées par temps.
Comme indiqué au chapitre « 2 Préparation avant peinture », la
surface est prête à recevoir sa mise en couleur. Ce seront deux fines couches qui
seront appliquées, évitant ainsi de « noyer » la belle gravure de
fond réalisé par R.E.E.
Photo 11 (La
première couche légère
pour éviter de « masquer » la gravure)
pour éviter de « masquer » la gravure)
5.
La reprise en peinture
des cales et patine de l’ensemble
Une fois les deux couches de fond terminées, il
reste l’ensemble les cales à reprendre. Attention, utiliser un pinceau fin mais
surtout essoré. Les cales ayant une hauteur ridicule à cette échelle, il serait
dommage qu’elles disparaissent « noyées » sous une
« larme » de peinture.
Une fois la peinture bien sèche, je passe la terre
à décor sur l’ensemble de la surface des deux wagons, ainsi que les bords
extérieurs et les boites à roulement qui n’ont bénéficiés que d’un simple
dégraissage.
Photo 12 (Une
fois reprise en peinture,
les cales sont patinées à la terre à décors)
les cales sont patinées à la terre à décors)
Photo 13 (Cette
prise de vue permet d’apprécier
les premières étapes du « lifting »)
les premières étapes du « lifting »)
6.
La touche
finale sur le fond plat
Transportant des essieux, le plateau subi les
affres d’une mécanique lourde et généreusement graissée. Il fallait en retrouver
trace sur le fond du plateau.
Pour y parvenir j’utilise le principe de la
capillarité ; « QUEZACO » !? Sans connaître forcément le terme
scientifique, vous en connaissez le phénomène physique.
Lorsque vous trempez juste l’extrémité d’un sucre
dans du café, vous constatez que ce dernier remonte dans le sucre au-delà de
son propre niveau. C’est cette propriété que je vais exploiter.
Dans notre cas, le « sucre » c’est le
plateau à la fois gravé en creux, peint et surtout couvert de terre à décor.
Quant au « café », j’ai deux
recettes :
Ø La première est un lavis à base d’eau et de
peinture noire. Une fois sèche « la trace » donne une auréole mate sans
contour bien distinct.
Ø Dans la deuxième recette, je remplace l’eau par un
solvant « gras » ; du White Spirit ou du diluant à maquette. Une
fois sèche, la trace apparaît dans un ton plus satiné et légèrement gras. Personnellement,
j’utilise le récipient de nettoyage de mes pinceaux. Autant vous dire que le
mélange est vraiment indescriptible mais le rendu très convaincant.
Pour les deux recettes, la technique d’application
reste la même. J’utilise un pinceau, pour y générer une goutte sur son
extrémité.
Je la dépose délicatement sur la surface. A son
contact, la goutte disparait comme absorbé par celle-ci et les conséquences ne
se font pas attendre. De magnifiques auréoles ornées de tâches s’étalent tout en
suivant la trame de la gravure réalisée par R.E.E.
Il ne vous reste plus qu’à alterner les deux
« recettes » selon votre « goût ». Le but étant de mixer les
aspects gras et mats.
Photo 14 (Le
« avant » « après » permet…)
Photo 15 (…d’apprécier
le travail de patine réalisé)
Préparation du chargement ; les essieux.
J’ai
eu l’opportunité de récupérer sur un wagon porte essieux HORNBY 8 essieux de
son chargement.
Pourquoi ce choix ?
Ils ont, comme les vrais, l’avantage d’être
cylindriques à leurs deux extrémités. Ce qui les différencie de celles coniques
de nos trains miniatures répondant à un système de roulement ramené à sa plus
simple expression.
Vue leur âge canonique, ce ne fût pas du luxe de les
reconditionner. J’ai gratté les jointures de moulage, ainsi que l’ergot du
point d’injection du plastique. Puis, j’ai entièrement dépoli la surface à
l’aide d’un stylo à mine en fibres de verre. Après un dégraissage à la brosse à
dent et eau savonneuse, la surface est prête à recevoir sa mise en couleur.
Photo 16 (Cette
vue met en évidence la forme cylindre
des extrémités ainsi que l’aspect rouillé recherché)
des extrémités ainsi que l’aspect rouillé recherché)
J’ai opté pour des essieux ayant été stockés
longtemps à proximité de machine à vapeur. Ceci me permet de justifier l’aspect
noir et très encrassés de mon chargement. Les essieux étant en plastique noir,
ils m’offraient une bonne base pour les « tremper » directement dans
la terre à décors… noire.
Puis j’ai légèrement nettoyé les extrémités des
essieux, afin de les peindre d’un rouge rouille. Une fois sec, j’ai simplement
« trempé » chaque extrémité dans de la terre de sienne.
Mise en place du chargement.
Après quelques essais à blanc, j’ai validé leur
position à la colle cyanoacrylate. La répartition reste naturellement à la
discrétion de chacun. Personnellement je ne suis pas un inconditionnel de la
symétrie et je ne souhaitais pas des chargements identiques pour mes deux
spécimens.
Photo 17 (Cette
mise en situation montre la répartition
retenue pour chacun « des petits plats »)
retenue pour chacun « des petits plats »)
Construction et mise en place des accessoires.
L’idée est d’accompagner le chargement principal
de quelques accessoires. Vous savez, ces accessoires souvent nécessaires mais
parfois oubliés, qui légitiment par leur simple présence un réalisme plus vrai
que nature.
D’où le choix :
- D’une chaine
- D’une barre à mine
- D’un tréteau
La chaine
Je l’ai simplement « chinée » dans mes boites
à surplus. Je la soupçonne de provenir d’une grue de quai JOUEF.
Sa présence n’est pas seulement un simple effet visuel.
Sa légitimité en tant qu’outil de levage n’est pas à prouver.
Ce type d’outillage n’est guère protégé des
intempéries. Etant naturellement en acier, il fallait que j’obtienne un bel aspect
rouillé. A l’aide d’une pince à épiler, je l’ai « trempée » dans de
la terre à décor et retiré l’excédent et elle était prête à être installée sur le
wagon à l’aide de quelques points de colle cyanoacrylate.
Photo 18 (Le
résultat obtenu après avoir trempé
la chaîne dans la terre à décors reste assez bluffant)
la chaîne dans la terre à décors reste assez bluffant)
La barre à mine
Sa présence me semble cohérente avec ce chargement
lourd, qui doit rester parfaitement manipulable et surtout bien calé.
Sa fabrication n’a posé aucun problème. Je suis
parti d’un simple clou, donc j’ai sectionné la tête à l’aide d’une grosse pince
coupante. Cette « décapitation » m’a « gentiment » générer
une coupe biseauter et légèrement écraser et ressemble à si méprendre à
l’extrémité d’une vraie barre à mine. Je l’ai légèrement cintré pour que la
ressemblance soit parfaite.
La mise en couleur est réalisée directement à la
terre à décor, en prenant bien soin de laisser brillante l’extrémité de la
barre qui reste la partie la plus sollicitée.
Photo 19 (Une
fois posé sur la chaine,
la barre à mine semble tout à fait à sa place…)
la barre à mine semble tout à fait à sa place…)
J’ai volontairement collé la barre à la fois sur
le fond du wagon et la chaine préalablement installée et collée. Ceci donne un
peu de relief et surtout met en valeur les accessoires.
Le tréteau
En fait de tréteau, il n’y en a que la moitié. Ce
qui justifie sa présence dans le wagon où l’autre moitié l’attend certainement sur
un autre chantier…quoi, vous ne me croyez pas ?
Photo 20
(…ainsi que le reste du tréteau, comme le montre cette autre vue,)
Nous sommes dans le cas d’un accessoire
inutilisable en l’état mais que je pouvais détourner pour raconter ma petite
histoire…
Déjà peint, il ne me restait plus qu’à le coller.
Aspect général et mise en situation.
Au final, avec quelques accessoires improbables
sortis de la boite à surplus : vieux essieux HORNBY, un morceau de chaine,
un clou et ½ tréteau, on peut réaliser des portes-essieux très personnel.
Photo 21 (Vue
en bout du wagon et de son chargement avec sa patine
et le détail des essieux rouillés)
et le détail des essieux rouillés)
Photo 22 (Vue
de côté permettant d’apprécier l’ensemble de la patine
ainsi que « les trains » de roulement)
ainsi que « les trains » de roulement)
Photo 23 (Chargement
à 3 essieux…)
Photo 24 (…et
celui à 5 essieux)
Photo 25 (Mise
en situation avec un locotracteur
Y 7100/7400 en gare de MARCIGNY)
Y 7100/7400 en gare de MARCIGNY)
Photo 26 (Le
même convoi en rase campagne)
En espérant que le résultat soit concluant pour
vous...
A très bientôt pour la suite…
G. LAUZEILLE
Rendez-vous sur la page dédié à l'exposition des 40 ans : http://rail91.blogspot.fr/p/exposition-40-ans.html Visiter la chaîne de RAIL91 sur youtube : http://www. youtube.com/user/clubrail91
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