Second volet de notre chantier de reconstruction de couvert OCEM 19/29 sur base Jouef ancien. Nous abordons la réalisation d'un couvert à guérite, de toit en toile goudronnée, ...
... de la pose des marquages et de plancher en "vrai faux bois" pour des plats!
La guérite
Lors de l'ablation de l'ancien attelage, une traverse s'est cassée.
J'en ai donc profité pour procéder à l'allongement du châssis afin de loger une guérite de serre frein dont je copie la forme à partir d'un modèle existant.
La longueur à ajouter doit correspondre exactement au débordement en longueur de la guérite, soit 12 mm sur 30 de largeur pour le châssis.
J'assemble un sandwich de carte plastique pour atteindre 3,5 mm d'épaisseur (1+1,5+1). La pièce intermédiaire est réduite de 2 mm en largeur pour représenter la forme en U du bord du châssis.
Je termine avec une bande de plastique de finition pour la traverse de tamponnement.
Le tout est collé à la colle à plastique et maintenu en place avec un mini serre joint.
Le tout est collé à la colle à plastique et maintenu en place avec un mini serre joint.
La guérite est constituée de deux flancs identiques, d'une face arrière complète et de la partie haute de la face contre la caisse du wagon. (On peut aussi la faire complètement).
Le débordement du toit de ce dernier est entamé pour accueillir la guérite de façon qu'elle soit bien plaquée au dossier. Procéder par petits ajustements à la lime. Les parties visibles du dossier du wagon sont couvertes de frises.
Le dessin des pièces facilitera la compréhension.
Note : il faut lire 28 mm et non 18 pour la largeur de la paroi d'extrémité! |
L'arrondi des parois est copié sur l'arrondi du toit. Pour ma part j'utilise un "perroquet" (appelé également "pistolet") pour le traçage. Je découpe également les fenêtres en haut des parois).
Ajouter les détails : portes, entourages de fenêtres, renforts (bandelettes de 1 x 0,3 mm).
L'assemblage des 4 faces en plaque imitation frise doit être très soigneuse pour que la guérite se pose correctement. Pour cela vérifier l'équerrage et l'aplomb à l'aide des marques de votre tapis de découpe ou d'une équerre. Les faces latérales sont montées en extérieur sur les extrémités.
Lorsque les faces sont parfaitement assemblées, vous pouvez fixer la guérite sur le châssis et le dossier.
Un marchepied est ajouté de chaque côté de façon à laisser un espace de 5 mm entre la surface et le châssis, comme le marchepied d'accès à la porte du wagon. Ajouter les mains montoirs verticales, les supports de feux et un marchepied au dessus de la traverse (pièce de laiton imitation tôle larmée antidérapante, soudée à un morceau de fil de laiton, le tout collé dans la paroi).
En dernier lieu couper un rectangle de plastique de 19 x 22 et 0,5 mm d'épaisseur pour le toit de la guérite. Le mettre en forme par façonnage afin qu'il soit suffisamment courbé et ajuster les bords des parois pour un bon positionnement. Coller en maintenant en position avec un ruban adhésif ou un bracelet en caoutchouc. Finaliser à la lime pour un aspect correct du débordement de toit.
Pose des marquages
Pas de grande révélation pour les marquages des wagons. J'utilise une planche Carpéna " wagons couverts SNCF époque III (45-65), Réf 87-54" qui permet de sortir une vingtaine de wagons (22) .
Je choisi un marquage de type K (couvert) qui ressort mieux sur un wagon brun mais qui reste visible en blanc sur un gris bleuté type PO ou PLM de la petite vitesse.
Je m'aide de références parues dans les revues de modélisme sur le marquage des wagons à différentes époques pour approcher la réalité avec ce dont je dispose :
- N° Spécial LR "Le monde méconnu des wagons". HS chemin de fer réels n°2
- LR N° 743 - juin 2009. Marquage des wagons couverts page 28 à 32
-n° 13 des cahiers du modélisme, (disponible en téléchargement avec condition sur le site de la FFMF).
J'utilise les outils et produits classiques :
- scalpel
- pinces fines
- ciseaux
- pinceau fin n°1 ou 0 (réservé à cet usage)
- pic à cocktail
- coton tige
- préparateur de surface (Micro Set de Microscale)
- ramolisseur de transfert "maison" : acétone diluée à 25%
- eau déminéralisée
Au lieu de plonger le transfert dans de l'eau, je le pose sur la surface d'une éponge propre elle même baignant dans un peu d'eau. Respecter le temps de trempage et vérifier le bon décollement du décalque de son support. Durant ce temps je badigeonne les surfaces à décorer avec le préparateur de surface. J'utilise le pinceau trempé dans l'eau pour manipuler le décalque lors de son transfert sur le modèle.
Je tiens le support papier avec une pince et je pousse délicatement le décors sur la surface du wagon.
Je positionne et j'applique avec le coton tige en appuyant sans mouvement de rotation. Le pic à cocktail m'aide à la correction de positionnement. Le cas échéant, je pose une goutte de ramolisseur que je laisse agir 30 seconde pour bien épouser les formes.
D'une façon générale on trouve (marquage années 50):
- a gauche : cadre d'immatriculation, tare, tableau de chargement, surface de plancher utile (plats), cadre d'inscription et cadre d'étiquette.
- sur la porte : marque de limite de charge à grande vitesse, marque pour le gabarit anglais, marque de régime d'utilisation "EUROP.
- à droite : marque wagon non douanable, RIV (circulation à l'étranger avec retour immédiat à vide), l'échelle de graissage.
- sur le châssis (de droite à gauche): l'indice de révision SNCF, l'écartement des essieux extrêmes, marque de graissage des pivots de bogie USA, marque de vérification de tare et indice de frein continu.
- sur le dossier : la marque de l'homogénéité (cercle avec indice ou pas)
Je termine par un voile de vernis mat pour fixer le tout après 24 heures de séchage.
Patience, délicatesse, et dextérité pour cette opération!
Le toit goudronné
Nous utilisons la technique du papier non tissé fixé par de la peinture.
Première étape, protéger le modèle (surtout si comme moi vous avez déjà posé les marquages !)
Une feuille de papier ceinture le modèle et est légèrement fixée avec un adhésif papier juste sous la toiture.
On réalise un mélange de gris sombre avec une peinture acrylique assez épaisse qu'on étale en une couche grasse généreuse et bien humide sur le toit.
On applique ensuite rapidement un morceau de papier non tissé (mouchoir en papier préalablement découpé à une dimension supérieure) sur la peinture en tendant le mouchoir.
Cette opération est "sans retour". Application franche en une fois!
On complète en appliquant à nouveau du mélange gris foncé en tapotant avec un pinceau et en étalant un peu le papier. Attention une fois mouillé, il est très fragile.
Enlever le surplus qui dépasse avec une lame ou un tournevis. Mouiller si nécessaire pour rendre les fibres fragiles, puis ôter les résidus de fibre avec une pince fine que vous trempez dans un récipient d'eau. Retoucher le bord du toit avec la même peinture .
Une fois sec, le toit simule une toile goudronnée que l'on pourra blanchir un peu pour donner une patine de vieillissement.
Attention, le sens de pose du mouchoir donne des résultats différents avec des plis longitudinaux (à éviter) ou dans la largeur du wagon (à préférer!)
Mauvais sens de pose , les plis sont en long! |
Planchers en "vrai faux bois"!
Pour poursuivre la réalisation de cette rame, faisons un petit détour vers les wagons plats!
Comme nous travaillons sur des modèles de récupération, certains ont des défauts trop voyants : couleur, forme, fixation mécanique visible etc, qu'il convient de cacher!
La réfection des planchers peut permettre d'atteindre cet objectif.
Dans un article précédent nous avions évoqué un plancher en "vrai bois". Changeons de technique et réalisons un "vrai faux plancher en bois".
J'utilise une plaque de plasticarte à la dimension du plancher à couvrir.
Je trace des repères tous les 2 mm sur la longueur et je marque les joints de planche à la pointe à tracer.
Avec une brosse métallique (brosse pour nettoyer les bougies d'allumage), je frotte vigoureusement la surface pour simuler les veines du bois. Toujours dans le sens des planches. Avec une pince fine je retire les fils de plastique qui pourraient subsister.
Il est temps de passer à la mise en peinture. Ces planchers en bois en voient de toutes les couleurs, sont exposés en permanence aux intempéries, autant dire qu'ils ne sont pas neufs longtemps!
Je m'inspire d'un article d'Emmanuel Nouailler paru dans RMF n° 474 (janv 2005, pages 78 à 80) sur la réalisation de bois et planches en carte plastique.
- 1 : je passe d'abord sur toute la surface une couche de brun (HB 98 ) dilué à 50% au withe spirit.
- 2 : une fois bien sec (24 h) je passe un jus de noir mat (HB 33 ) qui masque presque tout.
- 3 : Je laisse bien sécher avant de passer un dry brushing acrylique de plusieurs teintes (du blanc au beige), dans le sens des planches. Varier les teintes directement sur le plancher.
- 4 : encore un bon séchage puis un léger dry brushing de blanc pour révéler les angles.
- 5 : je termine avec un pinceau très fin pour faire apparaître les joints de planches à certains endroits avec une terre à décors noire
Rester en ligne pour le troisième volet. On y parlera de la modification des couverts TP Jouef.
Rendez-vous sur la page dédiée à l'exposition des 40 ans
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