Dans ce second volet de notre article sur la vitesse des trains, nous allons voir la question de l'alimentation et celle de la transposition de la vitesse sur le réseau.
Puissance
disponible
L'avez
vous remarqué? Lorsque nous ne disposons que de transfo
d'alimentation de petit calibre pour fournir l'énergie au réseau,
l'arrivée d'une seconde machine sur la même portion de voie fait
chuter la vitesse des deux convois! En effet, la puissance disponible
est partagée entre les deux moteurs suivant leur consommation
propre. Ceci est particulièrement vrai pour de petits réseaux ne
disposant que d'une seule source d'alimentation. Et encore plus vrai
pour les convois éclairés qui consomment eux aussi du courant.
Lourdement chargée avec son train de citerne, la 060 DA 16 (Electrotren) passe à vitesse réduite en gare de Ris-Orangis. |
Il est
donc préférable (et c'est généralement le cas pour les réseaux
modulaires) de disposer d'une alimentation par (grande) section de voie à
contrôler. On y pense d'ailleurs tout naturellement en isolant la
section manœuvre de la pleine voie afin de faire circuler deux
machines à des vitesses et dans des sens différents : lente en manœuvre, plus
rapide en ligne. Il est courant de constater la présence de trois
alimentations : une par sens (en double voies bien sûr) et une pour
les voies de débord ou dépôt.
En dehors
de ce cas particulier, que se passe t-il lorsque plusieurs convois se
suivent sur une même voie? Les différences de vitesse entre machine
se voient et toute l'habileté de la personne aux commande du réseau
se mesure à ce moment. Rattrapage, arrêt en gare, ralentissement
sont les événements qui jalonnent la séquence de jeu. Et il y a
fort à faire, surtout si deux clubs (ou plus grâce au modulaire)
fonctionnent ensemble, car alors des conceptions différentes de jeu
peuvent s'opposer.
Il est
donc préférable de ne gérer que peu de convois, quitte à penser
que le visiteur trouve le spectacle un peu fade, car alors on pourra
circuler à vitesse « réelle » et commenter un peu plus
les événements.
Avec le
système digital, les choses changent beaucoup, car chaque machine
peu rouler à vitesse
différente indépendamment de la section de
voie sur laquelle elle se trouve, et même rouler à contre sens ! Reste que la puissance de traction disponible suit les mêmes contraintes qu'en analogique et qu'il faut des alimentations complémentaires pour gérer de nombreuses machines. Adapter la vitesse à la machine, plus lent pour une vapeur, plus
rapide pour une machine de vitesse par exemple, est donc tout à fait
possible. Mais c'est un cas particulier que peu de club exploitent
encore en raison du surcoût à consentir pour l'équipement des
machines, appareils de voie, signaux etc..., bien que cela devienne
plus abordable et que l'informatisation pointe son nez pour offrir de
nouvelles possibilités.
Ce locotracteur Y7579 (LSM) n'est autorisé qu'à 50km/h. |
Et
maintenant, vous avez une bonne machine, un convoi cohérent et au
roulement impeccable, un ensemble d'attelage sans défaut, que reste
t-il?
La
mission de votre convoi, la machine qui le tracte, l'environnement
reproduit et l'époque choisie.
Et c'est
la qu'on entre dans le jeu.
Comment
procéder ?
- la vitesse limite des machines réelles
- convertir la vitesse réelle à l'échelle
- tenir compte de l'environnement
- la vitesse limite des machines réelles :
Quelques
exemples classiques.
- La conversion de vitesse :
Un
graphique vaut mieux qu'un long discours.
Conversion
des km/h en cm/s.
Note : la petite courbure initiale de la courbe représente un demi pas de 5 km/h. |
Enfin,
pour faciliter l'évaluation de la vitesse, on peut prendre comme
base le temps de parcours d'un module standard de 120 cm, ce qui
permet de faire plusieurs « mesures » tout au long du
réseau.
Ce
graphique donne des informations approchées mais fourni une bonne
base de référence pour contrôler le temps de passage des rames sur
un module aux normes fédérales.
La
formule de calcul est : v = d/0,319 t
avec :
- v en km/h à l'échelle
- d en cm (longueur du module. Ici 120 pour un module standard FFMF)
- t en seconde
En gérant le transit des rames entre 2 et 7 secondes, on arrive à évoquer une fourchette de vitesses assez conséquente!
- L'environnement :
Voici
deux exemples parmi d'autres pour montrer que nous pouvons jouer avec
les vitesses :
"Lors des
débuts de la diéselisation en France, les machines n'étaient pas
prévues pour assurer le chauffage des rames. L'adjonction de fourgon
générateur de vapeur faisait chuter la vitesse commerciale des
trains de près de 5 km/h pour élever la température de la rame de
15 degrés par rapport à l'extérieur."
"La CC
72000 avait quand même des défauts, aux heures de pointes du
vendredi soir et dimanche soir, où les trains sont généralement
plus lourds, il y avait un manque de puissance et il fallait la
remplacer par deux BB 67000 qui ralentissaient les trains de 160 à
140 km/h "
Visiter la chaîne de RAIL91 sur youtube : http://www. youtube.com/user/clubrail91
1 commentaire:
Avec justesse, Gérard D nous rappelle que les rampes sont également des zones à considérer pour nos convois : accélération en descente et ralentissement, voire arrêt complet pour des machines peu puissantes tractant des convois lourds !
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