Une tour médiévale pour Marcigny (#2)

Suite du chantier de la réalisation d'une tour médiévale.
Nous étions restés précédemment à la structure de la future tour.
Passons à la représentation des pierres de construction.

Séchage et ponçage

Après 24 heures de patience, l'enduit a séché et s'est solidifié. Les disques de maintien ont joué leur rôle et on ne constate aucune déformation ni craquelures.
Ce type d'enduit est particulièrement dur une fois sec. Avantage, la solidité de la réalisation. Inconvénient : le surfaçage est plus difficile.

Il s'agit ensuite de procéder à un ponçage de la surface au papier de verre pour éliminer les plus gros défauts en relief positif. Alterner les ponçages avec des dépoussiérages sérieux. La poussière colmate les creux, laissant penser à une surface plus finie qu'elle n'est en réalité.

Une légère irrégularité apportera du réalisme et permettra d'évoquer des accidents sur les moellons lors de la gravure.

Si toutefois la surface ne convient pas, il est toujours possible de faire une seconde passe d'enduit là ou c'est nécessaire.

La tour poncée à côté de la porte de ville pour un premier aperçu.

Constitution des murs

Sur ces photos des châteaux de Fougère et de Guédelon, on remarque que l'appareil en pierre diffère entre des parties  constituées de pierres de taille et d'autres de pierres plus irrégulières. Il était en effet moins coûteux et plus rapide de construire à partir des ressources locales qui ne se prêtaient pas systématiquement à la taille. On alternait alors des portions de mur en assemblage de tout venant et des niveaux en pierre de taille. Ces derniers sur 2 ou 3 rangs de haut permettaient de rattraper la géométrie et l'assise de la construction et correspondaient également à des niveaux intérieurs.
Si on ne dispose pas de photos personnelles, une petite recherche sur Internet permet d'obtenir quelques clichés ressources intéressants.

Château de Fougères, porte Notre Dame (XII, XIII, XIV ème siècles)

Tour sud-est de Guédelon (techniques du XIIIème siècle)

Nous reproduirons cette particularité sur la tour de Marcigny.

La tour sera donc constituée de 3 niveaux : Le soubassement évasé en pierre de taille de dimension importante. Deux étages en pierres irrégulières séparés par deux rangs de pierres de taille de plus petite dimension.

On ajoutera également quelques meurtrières, elles aussi encadrées de pierres de taille.

Les différences de forme seront accentuées par des traitements de lavis de teintes différentes : plus brune pour la pierre irrégulière et plus crème pour la pierre de taille, sans doute du calcaire provenant des plateaux des Malvas. L'ensemble sera patiné d'un lavis de gris pour fondre l'ensemble.

Gravure des pierres

Les épaisseurs des pierres de taille sont marquées
au crayon en suivant les repères

Marquer au crayon les rangs de pierres de taille. Pour se guider il est possible de faire tourner la pièce autour de son axe vertical face à un crayon maintenu à l'horizontale.

Pour tracer les différents repères, j'ai procédé par tâtonnement avec différentes pièces et cales d'épaisseur.

Ne pas appuyer trop fort avec le crayon, même si celui-ci se gomme bien sur l'enduit et que les trace seront retirées par la gravure.

Gravure des joints horizontaux

Graver les pierres avec une pointe emmanchée ou pointe à tracer.

Bien marquer le joint en passant plusieurs fois, sans aller jusqu'au carton au risque de faire des peluches.

Un morceau de ressort de réveil, ou autre lame de métal souple à bord rectiligne permet de guider la pointe à tracer. Idem pour les joints verticaux qui sont guidés avec un réglet métallique.

Pour le nombre de pierres à tracer, j'ai utilisé un adhésif papier (pour la peinture). Posé en place autour du cylindre, il permet de repérer l'exacte circonférence.
Il est enlevé et posé sur une surface plane (mélaminée par exemple) puis diviser également. Ici le pierres font (mm de haut sur 10 mm de long. il y en a 24.

Reposer l'adhésif sur le modèle, et tracer les joints verticaux de la première rangée à la pointe à tracer. Les autres joints suivront en respectant le décalage.

Les pierres de formes différentes seront faites à main levée en essayant d'obtenir une taille et des formes harmonieuses.

Faire des tests sur les parties invisibles du bâtiment, ou sur un morceau de carton enduit préparé à l'avance.

Remarquer l'adhésif qui sert de guide pour les joints verticaux.
Évaser quelques joints avec une pointe. Ici l'extrémité d'une lime.

Test pour la réalisation de la partie supérieure de la tour
 à base de pâte à modeler durcissable à l'air

Suite du reportage

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