vendredi 19 avril 2013

A bonne vitesse #2


Dans ce second volet de notre article sur la vitesse des trains, nous allons voir la question de l'alimentation et celle de la transposition de la vitesse sur le réseau.

Puissance disponible

L'avez vous remarqué? Lorsque nous ne disposons que de transfo d'alimentation de petit calibre pour fournir l'énergie au réseau, l'arrivée d'une seconde machine sur la même portion de voie fait chuter la vitesse des deux convois! En effet, la puissance disponible est partagée entre les deux moteurs suivant leur consommation propre. Ceci est particulièrement vrai pour de petits réseaux ne disposant que d'une seule source d'alimentation. Et encore plus vrai pour les convois éclairés qui consomment eux aussi du courant.

Lourdement chargée avec son train de citerne,
 la 060 DA 16 (Electrotren)  passe à vitesse réduite en gare
de Ris-Orangis.
Il est donc préférable (et c'est généralement le cas pour les réseaux modulaires) de disposer d'une alimentation par (grande) section de voie à contrôler. On y pense d'ailleurs tout naturellement en isolant la section manœuvre de la pleine voie afin de faire circuler deux machines à des vitesses et dans des sens différents : lente en manœuvre, plus rapide en ligne. Il est courant de constater la présence de trois alimentations : une par sens (en double voies bien sûr) et une pour les voies de débord ou dépôt.





En dehors de ce cas particulier, que se passe t-il lorsque plusieurs convois se suivent sur une même voie? Les différences de vitesse entre machine se voient et toute l'habileté de la personne aux commande du réseau se mesure à ce moment. Rattrapage, arrêt en gare, ralentissement sont les événements qui jalonnent la séquence de jeu. Et il y a fort à faire, surtout si deux clubs (ou plus grâce au modulaire) fonctionnent ensemble, car alors des conceptions différentes de jeu peuvent s'opposer.
Il est donc préférable de ne gérer que peu de convois, quitte à penser que le visiteur trouve le spectacle un peu fade, car alors on pourra circuler à vitesse « réelle » et commenter un peu plus les événements.

Avec le système digital, les choses changent beaucoup, car chaque machine peu rouler à vitesse
Ce locotracteur Y7579 (LSM)  n'est autorisé qu'à 50km/h.
différente indépendamment de la section de voie sur laquelle elle se trouve, et même rouler à contre sens ! Reste que la puissance de traction disponible suit les mêmes contraintes qu'en analogique et qu'il faut des alimentations complémentaires pour gérer de nombreuses machines. Adapter la vitesse à la machine, plus lent pour une vapeur, plus rapide pour une machine de vitesse par exemple, est donc tout à fait possible. Mais c'est un cas particulier que peu de club exploitent encore en raison du surcoût à consentir pour l'équipement des machines, appareils de voie, signaux etc..., bien que cela devienne plus abordable et que l'informatisation pointe son nez pour offrir de nouvelles possibilités.

Et maintenant, vous avez une bonne machine, un convoi cohérent et au roulement impeccable, un ensemble d'attelage sans défaut, que reste t-il?

La mission de votre convoi, la machine qui le tracte, l'environnement reproduit et l'époque choisie.
Et c'est la qu'on entre dans le jeu.

Comment procéder ?
  • la vitesse limite des machines réelles
  • convertir la vitesse réelle à l'échelle
  • tenir compte de l'environnement
  • la vitesse limite des machines réelles :
Quelques exemples classiques.




  • La conversion de vitesse :
Un graphique vaut mieux qu'un long discours.
Conversion des km/h en cm/s.

Note : la petite courbure initiale de la courbe représente un demi pas de 5 km/h.

Enfin, pour faciliter l'évaluation de la vitesse, on peut prendre comme base le temps de parcours d'un module standard de 120 cm, ce qui permet de faire plusieurs « mesures » tout au long du réseau.



Ce graphique donne des informations approchées mais fourni une bonne base de référence pour contrôler le temps de passage des rames sur un module aux normes fédérales.

La formule de calcul est : v = d/0,319 t
avec :
  • v en km/h à l'échelle
  • d en cm (longueur du module. Ici 120 pour un module standard FFMF)
  • t en seconde


En gérant le transit des rames entre 2 et 7 secondes, on arrive à évoquer une fourchette de vitesses assez conséquente!
  • L'environnement :


Voici deux exemples parmi d'autres pour montrer que nous pouvons jouer avec les vitesses :

"Lors des débuts de la diéselisation en France, les machines n'étaient pas prévues pour assurer le chauffage des rames. L'adjonction de fourgon générateur de vapeur faisait chuter la vitesse commerciale des trains de près de 5 km/h pour élever la température de la rame de 15 degrés par rapport à l'extérieur."

"La CC 72000 avait quand même des défauts, aux heures de pointes du vendredi soir et dimanche soir, où les trains sont généralement plus lourds, il y avait un manque de puissance et il fallait la remplacer par deux BB 67000 qui ralentissaient les trains de 160 à 140 km/h  "



Visiter la chaîne de RAIL91 sur youtube : http://www. youtube.com/user/clubrail91

1 commentaire:

Unknown a dit…

Avec justesse, Gérard D nous rappelle que les rampes sont également des zones à considérer pour nos convois : accélération en descente et ralentissement, voire arrêt complet pour des machines peu puissantes tractant des convois lourds !